Tout commence lors de l'été 1995 à l'université Stanford, située à Palo Alto, en Californie. Une université située au coeur de la Silicon Valley, un pôle important d'industries de pointe, extrêmement connu pour les nombreuses "start-ups" qui y ont été créées, la plupart du temps dans le garage d'un des créateurs, pour devenir d'immenses societés comme Hewlett-Packard, Apple, Sun Microsystem, Intel, et bien d'autres.
Deux étudiants se rencontrent, le premier, Sergeï Brin, est désigné pour faire visiter l'université à un groupe de nouveaux étudiants en master, dont le second, Larry Page.
Dès le début, ces deux étudiants se font remarquer, principalement par leurs débats, ils ne sont pas d'accord sur une multitude de sujets, et défendent leurs pensées avec ferveur.
Leur lien va se renforcer avec le temps, et ces deux caractères opposés vont s'associer pour créer, 3 ans plus tard, le 4 septembre 1998, BackRub.
Sergueï Mikhaïlovitch Brin: 21 août 1973 Moscou, Russie
Issu d'une famille juive, il émigre en 1979 à Palo Alto
Caractéristique: Exubérant, extraverti
Larry Edward Page: 26 Mars 1973 Ann Arbor, Michigan.
Son père, Carl Page est déjà un des pionniers de l'informatique
Caractéristique: Calme, contemplatif
Un concept:
Au début, les deux étudiants ne travaillaient pas ensemble.
Sergueï étudiait dans un groupe qu'il avait créé: le MIDAS, pour MIning DAta at Stanford. Ce groupe étudiait les habitudes des usagers en consultations de pages web, partant sur un modèle déjà existant, et adapté au monde du marketing.
Larry, de son coté, travaillait sur un projet de bibliothèque numérique, et s'intéressait au moteur de recherche le plus rapide du moment: AltaVista. De cette étude, il en sorti la notions de "liens" entre les site web. Le sujet convergeait avec celui de Sergueï, et il ne leur faudra pas longtemps pour déceler un intérêt commun, et pour que les deux étudiants s'associent dans un même but.
L'importance de la notion de liens devint de plus en plus importante, et c'est donc dans ce domaine que le binôme se dirigea. Cependant dans le but d'étudier un modèle comportant le plus de liens possibles, il fallait une base de donnée énorme.
C'est ici que prend place l'anecdote maintenant devenue célèbre, quand Larry Page émit l'idée à un de ses professeurs, de "télécharger l'intégralité du web", ce dernier ne manquant pas de le traiter de fou sans prendre son projet au sérieux.
Larry Page avait pourtant raison. Quitte à chercher un modèle se rapprochant au plus près de la réalité, prendre le modèle réel était la meilleure solution possible.
Sa théorie était de compter le nombre de liens pointant vers un site web, et d'en tirer un classement en fonction de la popularité de ce site. Certains liens, venant de sites importants seraient plus importants que d'autres liens, venant d'autres sites.
Il nomma cette théorie avec un jeu de mot: le PageRank (pouvant être traduit comme le "classement des pages(web)", mais aussi le "classement de Larry Page"). Et ce terme est toujours utilisé lorsqu'il s'agit de classements et de popularité de pages web!
Sergueï et Larry savaient qu'ils avaient quelque chose de clé en main. Et se mirent à compléter l'ébauche de moteur de recherche que Larry avait déjà commencé début 1997.
C'est ainsi que BackRub est né. Moteur de recherche avec très peu de moyens, l'image principale étant une image scannée noir et blanc de la main de Larry (BackRub voulant dire "massage du dos").
Fin 1997, le nom du moteur n'était pas satisfaisant, et les recherches commencèrent pour chercher LE bon. C'est un des amis de Larry Page, Sean Anderson, qui proposa le nom de GoogolPlex, pour désigner une société d'archivage énorme, le googol (en français: gogol) étant le chiffre 10 puissance 100. Lors de la saisie, Sean et Larry firent une faute d'orthographe, et il s’avéra que le nom de domaine google.com était libre.
Pour commencer, le moteur de recherche fut disponible uniquement en interne à Stanford, pour les étudiants et professeurs, à l'adresse "google.stanford.edu". Le moteur de recherche commença à se faire connaître par le bouche à oreille, et gagna en popularité, ce qui poussa le bureau d'exploitation des licences technologiques de l'université à déposer un brevet.
* Stanford a une politique différente des autres grandes écoles américaines. Là où les autres universités demandent une part du brevet, Stanford permet à ses étudiants de déposer un brevet et d'en être les seuls propriétaires.
Le modèle étant fonctionnel sur une petite structure, il ne manquait plus à Larry et Sergueï que de se lancer. C'est donc selon la règle des start-ups qu'ils se lancèrent sans argent, louèrent un garage, et montèrent leur projet, à partir de pièces d'ordinateurs pour économiser le plus d'argent possible.
Grâce à un de leur professeurs, ils eurent la possibilité de contacter Andy Bechtolshein, un investisseur très connu au niveau des start-ups ayant réussi leurs "lancement".
Il vint dans le garage, et assista à la démonstration du projet complet, technique et fonctionnel, des deux créateurs, et fut admiratif, d'un coté par l'ingéniosité du système PageRank, mais aussi par la personnalité de Larry et Sergueï, ainsi que de leur philosophie d'économiser un maximum.
Andy Bechtolshein fit un chèque de 100.000 dollars au nom de Google Inc. et le donna aux deux étudiants. Etonnés, ils lui expliquèrent qu'ils ne pouvaient pas l'encaisser, la société Google n'ayant pas encore été créée.
Il leur donna quand même en insistant pour que ce soit fait, et c'est ainsi que le chèque resta dans un des tiroirs du garage pendant deux semaines, le temps que la société soit créée.
Le premier gros investissement a été en 1999, où Google a reçu un capital risque de 25 millions de dollars de Kleiner Perkins et Sequoia Capital, deux entreprises spécialisées dans ce genre de démarches.
Cependant, Google ne trouve pas tout de suite le moyen de rentabiliser l'entreprise, et commencent à faire douter d'eux.
Refusant de recevoir de l'argent en l'échange d'une bonne place dans leurs recherches, ou d'une bannière de pub, Sergueï et Larry voulaient à tout prix éviter de ternir leur éthique. Et donner une bonne image de Google sur le net, d'où leur slogan devenu connu et repris un peu partout où google est présent "Don't be evil", "Ne soyez pas malveillant".
Leurs regards se sont peu à peu portés vers une entreprise appelée Overture, filliale de Yahoo, spécialisée dans la publicité, et proposant aux grandes boites actuelles de la pub à intégrer dans leurs moteurs de recherches. Après quelques recherches, Google trouva certains points qui ne correspondaient pas avec leur philosophie, comme le fait de proposer à une entreprise de payer plus cher pour être plus présente dans les résultats de recherches.
Les créateurs de Google s'inspirèrent donc d'Overture pour proposer eux même leur publicité, selon leur vision personnelle des choses. Ils décidèrent donc de garder une page de recherche très épurée et sans publicité, la publicité serait affichée après la recherche, mais resterait discrète, et séparée des sujets de recherches par une ligne.
Ils créèrent donc ce service, et eurent l'idée de faire comme leur recherche, de classer leurs résultats par pertinence. Les annonces les plus cliquées se retrouveraient en haut, tandis que les annonces peu intéressantes se retrouveraient tout en bas. Ils venaient de créer un système de publicités dont les utilisateurs "choisissaient" l'importance en quelques sortes.
Le business model étant trouvé, il ne restait plus qu'à rentrer en bourse.
Google a essayé de repousser cette date au maximum, car entrer en bourse signifiait vraiment entrer dans la cours des grands, et ils avaient peur que les grosses sociétés informatiques déjà bien établies ne cherchent à les couler en voyant l'importance que prenait l'entreprise.
Effectivement, en entrant en bourse, Google ne pourrait plus rester dans le secret, et devrait publier ses chiffres et son importance, pouvant provoquer une réaction importante chez la concurrence.
Et ils avaient raison. Très peu de temps après l'annonce de leur volonté de rentrer en bourse, ils reçurent deux procès, le premier, de Geico, entreprise d'assurance automobile, pour contrefaçon de nom de marque, et le second, mettant en jeu des milliards de dollars, d'Overture, qui les accusait d'avoir violé leur brevets.
Google faisait parler de lui, mais dans le mauvais sens, les grands acteurs de la bourse commencèrent à douter et le succès du lancement de l'entreprise était vraiment incertain.
Le jour de l'entrée en bourse, le 19 août 2004, le succès fut finalement au rendez vous, car la demande d'actions fut bien supérieure à l'offre, et l'action passa de 15.01 dollars à 100.01 dollars, permettant à l'entreprise de lever 1.67 milliards de dollars, et lui donnant une valeur initiale sur le marché de 23.1 milliards de dollars.
